Qu’est ce que l’alopécie de traction ?

Résultat greffe sur cheveux afro

Il existe plusieurs causes de chute de cheveux chez les patients et patientes africains. 

L’alopécie peut être provoquée par les tressages et brushing à répétition (alopécie de traction), ou parfois de nature cicatricielle, ou encore par utilisation des produits de défrisage (plus de deux tiers des femmes Africaines). Elle peut également être hormonale (alopécie androgénétique) et se manifester aussi bien chez l’homme que chez la femme. 

Pourquoi s’agit-il d’un cas particulier? 

Les cheveux crépus peuvent devenir un défi technique lorsque la greffe est envisagée, du fait de la couleur des racines. La procédure chez les patients africains doit tenir compte de deux aspects :

  • Le cheveu de type afro s’enroule sous la peau, augmentant ainsi le risque de transection (endommagement) lors du prélèvement des greffons à l’aide de micro-punch (voir technique FUE). 
  • Les peaux noires sont plus sujettes aux cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes (boursouflées et volumineuses) : cela sera évité en sélectionnant avec précision chaque endroit du cuir chevelu à opérer. 

 

Femme, 38ans, alopécie de traction, greffe de cheveux afro, 1500 greffons.

Quelle technique privilégier? 

La greffe de cheveux Afro est réalisée selon les mêmes techniques que pour les autres patients, même si les caractéristiques sont différentes. La courbure des racines frisées des cheveux rend parfois difficile l’utilisation de la technique FUE avec risque de transection. La technique FUL (FUT sans rasage) sera privilégiée dans les cas où l’extraction des cheveux présente un risque élevé de transection. La préparation des greffes sous microscope évite beaucoup au mieux le risque de transection. Ces procédés, basés sur l’implantation de greffes de 1 à 3 cheveux, recréent l’émergence naturelle de 1 à 3 cheveux à travers chaque orifice pilo-sébacé. L’angle d’implantation des cheveux chez les patients d’origine africaine est plus vertical que chez les sujets caucasiens ou asiatiques. 

Le chirurgien suit l’obliquité originelle des cheveux pour que ceux-ci poussent d’une manière naturelle. Les cheveux, prélevés dans une région épargnée par le phénomène alopéciant (couronne chez l’homme ou région occipitale médiane chez la femme) conservent leur capacité de croissance après l’implantation pendant toute la vie du patient. Les cheveux frisés ou ondulés des patients Africains ont une capacité couvrante plus importante que les cheveux raides. Cela permet au chirurgien de réaliser des greffes en utilisant moins de cheveux mais tout en gardant une très bonne couverture des zones dégarnies. Du fait de la couleur foncée de la peau, les rougeurs apparaissant après l’implantation capillaire sont beaucoup moins apparentes et disparaissent plus rapidement que chez les patients aux peaux claires. 

Les cheveux greffés tomberont après 15 jours avec les croûtes de cicatrisation et repousseront complètement au bout de 12 mois. Les résultats définitifs se verront donc au bout d’un an. 

Conclusion : 

La transplantation de greffes capillaires selon différents procédés (FUE sans rasage, FUE avec rasage partiel, FUE avec rasage total, FUT sans rasage, à cheveux longs) vient compléter utilement chez les patients africains l’effet favorable de l’arrêt des tractions ou des produits défrisants. Il est ainsi possible de corriger la majorité des alopécies et d’apporter une solution esthétique définitive pour la plupart des dégarnissements capillaires. Les indications prennent en compte de nombreux paramètres du dégarnissement (localisation, étendue ou évolutivité, étiologie, données trichoscopiques) et des particularités du patient (âge, sexe, origine ethnique, motivation personnelle).